Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/240

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à Ambiorix ou à ses lieutenants. César laissa chez eux Commius avec une partie de la cavalerie pour les surveiller, et marcha de là vers le pays des Trévires[1].


Succès de Labienus contre les Trévires.

IV. De son côté, Labienus avait obtenu des succès éclatants : les Trévires s’étaient portés avec des forces considérables contre ses quartiers d’hiver. Ils n’en étaient plus qu’à deux jours de marche, lorsqu’ils apprirent que deux autres légions étaient venues le rejoindre. Résolus alors d’attendre le secours des Germains, ils s’arrêtèrent à quinze milles du camp de Labienus. Celui-ci, informé de la cause de leur inaction, et espérant que leur imprudence lui fournirait une occasion de livrer bataille, laissa cinq cohortes pour garder la plus grande partie des bagages, et, avec les vingt-cinq autres et une nombreuse cavalerie, alla camper à mille pas de l’ennemi.

Les deux armées étaient séparées par la rivière de l’Ourthe ; le passage était difficile à cause de l’escarpement des rives. Labienus n’avait pas l’intention de la traverser, mais il craignait que l’ennemi n’imitât sa prudence jusqu’à l’arrivée des Germains, attendus d’un instant à l’autre. Pour l’attirer à lui, il fit répandre le bruit qu’il se retirerait le lendemain au point du jour, afin de n’avoir pas à combattre contre les forces réunies des Trévires et des Germains. Il assembla pendant la nuit les tribuns et les centurions de première classe, leur fit connaître son dessein, et, contrairement à la discipline romaine, leva le camp avec toute l’apparence du désordre et d’une retraite précipitée. La proximité des armées permit à l’ennemi d’en être averti avant le jour par ses éclaireurs.

À peine l’arrière-garde de Labienus était-elle en marche, que les barbares s’excitent entre eux à ne point laisser

  1. Guerre des Gaules, VI, vi