Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/258

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les huit autres vers le territoire des Boïens. Le surlendemain[1] il arriva à Vellaunodunum (Triguères), ville des Sénonais, et se prépara à en faire le siège, pour assurer ses derrières et ses approvisionnements. (Voir planche 19.) La contrevallation fut achevée en deux jours. Le troisième, la

  1. Le texte latin porte : Altero die, quum ad oppidum Senonum Vellaunodunum venisset, etc. Tous les auteurs, sans exception, regardant à tort l’expression altero die comme identique à postero die, proximo die, insequenti die, pridie ejus diei, l’ont traduite par le lendemain. Nous pensons que altero die, employé par rapport à un événement quelconque, signifie le second jour qui suit celui de l’événement cité. En effet, Cicéron lui prête ce sens dans la Première Philippique, § 13, où il rappelle la conduite d’Antoine après la mort de César. Antoine avait commencé par traiter avec les conjurés réfugiés au Capitole, et, dans une séance du sénat, qu’il réunit ad hoc, le jour des Liberalia, c’est-à-dire le 16 des calendes d’avril, une amnistie fut prononcée en faveur des meurtriers de César. Cicéron, parlant de cette séance du sénat, dit : proximo, altero, tertio, denique reliquis consecutis diebus, etc. N’est-il pas évident qu’ici altero die signifie le second jour qui suivit la séance du sénat, ou le surlendemain de cette séance ?

    Voici d’autres exemples qui montrent que le mot alter doit se prendre dans le sens de secundus. Virgile a dit (Églogue viii, vers 39), Alter ab undecimo tum jam me ceperat annus, ce qui doit se traduire par ces mots : j’avais treize ans. Servius, qui a fait un commentaire sur Virgile à une époque où les traditions se conservaient, commente ainsi ce vers : Id est tertius decimus. Alter enim de duobus dicimus ut unus ab undecimo sit duodecimus, alter tertius decimus, et vult significare jam se vicinum fuisse pubertati, quod de duodecimo anno procedere non potest. (Virgile, éd. Burmann, t. I, p. 130).

    Forcellini établit péremptoirement que vicesimo altero signifie le vingt-deuxième ; legio altera vicesima veut dire la vingt-deuxième légion.

    Les Commentaires rapportent (Guerre civile, III, ix) qu’Octave, assiégeant Salone, avait établi cinq camps autour de la ville et que les assiégés emportèrent ces cinq camps l’un après l’autre. Le texte s’exprime ainsi : Ipsi in proxima Octavii castra irruperunt. His expugnatis, eodem impetu, altera sunt adorti ; inde tertia et quarta et deinceps reliqua. (Voir aussi Guerre Civile, III, lxxxiii).

    On trouve dans les Commentaires soixante-trois fois l’expression postero die, trente-six fois proximo die, dix fois insequenti die, onze fois postridie ejus diei ou pridie ejus diei. L’expression altero die n’y est employée que deux