Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/259

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place proposa de se rendre : sa capitulation ne fut admise qu’à condition de livrer les armes, les bêtes de somme et six cents otages. César laissa C. Trebonius, son lieutenant, pour faire exécuter la convention, et marcha en toute hâte sur Genabum (Gien), ville des Carnutes[1]. Il y arriva en

    fois dans les huit livres de la Guerre des Gaules, savoir, livre VII, ch. xi et lxviii, et trois fois dans la Guerre civile, livre III, ch. xix, xxvi et xxx. Ce seul rapprochement ne doit-il pas faire supposer que altero die ne saurait être confondu avec les expressions précédentes, et ne paraît-il pas certain que, si César était arrivé à Vellaunodunum le lendemain de son départ d’Agedincum, il aurait écrit : Postero die (ou proximo die) quum ad oppidum Senonum Vellaunodunum venisset, etc. ?

    Nous nous croyons donc autorisé à conclure que César arriva à Vellaunodunum le surlendemain du jour où l’armée s’était mise en mouvement.

    On trouvera plus loin, page 299, note 1, une nouvelle confirmation du sens que nous donnons à altero die. Elle résulte de l’appréciation de la distance qui sépare Alesia du champ de bataille où César défit la cavalerie de Vercingetorix. (Voir les opinions des commentateurs sur altero die dans le sixième volume de Cicéron, éd. Lemaire, Classiques latins, Excursus ad Philippicam primam.)

  1. Guerre des Gaules, VII, xi. Contrairement à l’opinion généralement admise, nous adoptons Gien et non Orléans pour l’ancien Genabum, Triguères pour Vellaunodunum, Sancerre pour Noviodunum, et enfin Saint-Parize-le-Châtel pour la Gorgobina des Boïens.

    Comme le but de César, en partant de Sens, était de se diriger le plus vite possible vers l’oppidum des Boïens, pour en faire lever le siège, comme il part sans bagage, pour être moins gêné dans sa marche, nous examinerons d’abord la position probable de cette dernière ville, avant de discuter les questions relatives aux points intermédiaires.

    Gorgobina Boiorum. Après la défaite des Helvètes, César permit aux Éduens de recevoir les Boïens sur leur territoire, et il est probable qu’ils furent établis à la frontière occidentale, comme dans un poste avancé contre les Arvernes et les Bituriges. Plusieurs données confirment cette opinion. Tacite (Histoires, II, lxi) rapporte que : Mariccus quidam, e plebe Boiorum… concitis octo millibus hominum, proximos Æduorum pagos trahebat. Les possessions des Boïens étaient donc contiguës au territoire éduen. Pline l’Ancien (Histoire nat., IV, xviii) met les Boïens au nombre des peuples qui habitaient le centre de la Lyonnaise. Intus autem Ædui fœderati, Carnuti fœderati, Boii, Senones… La place qu’occupe ici le mot Boii nous indique encore que ce peuple n’était pas loin des Éduens, des Sénonais et des Car-