Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/260

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deux jours et assez tôt pour surprendre les habitants, qui, dans la pensée que le siège de Vellaunodunum durerait plus longtemps, n’avaient pas encore rassemblé assez de troupes pour la défense de la place. L’armée romaine s’établit devant l’oppidum ; mais l’approche de la nuit la força

    nutes. Enfin le texte des Commentaires nous montre Vercingetorix obligé de traverser le pays des Bituriges pour se rendre à Gorgobina. L’opinion la plus acceptable est celle qui place les Boïens entre la Loire et l’Allier, vers le confluent de ces deux rivières. C’était déjà une tradition ancienne adoptée, au xve siècle, par Raimondus Marlianus, un des premiers éditeurs de César. Cet espace de terrain, couvert, dans sa partie orientale, de bois et de marais, convenait admirablement, par son étendue, à la population limitée des Boïens, qui ne comptait pas plus de vingt mille âmes. Ni Saint-Pierre-le-Moutier, marqué sur la carte des Gaules comme Gorgobina, ni la Guerche, proposée par le général de Gœler, ne répondent complètement, par leur position topographique, à l’emplacement d’un oppidum gaulois. En effet Saint-Pierre-le-Moutier est loin d’être avantageusement situé : ce village se trouve au pied des collines qui bordent la rive droite de l’Allier. La Guerche-sur-Aubois ne remplit pas mieux les conditions de défense qu’on doit exiger de la ville principale des Boïens : elle est presque en plaine, au bord de la vallée marécageuse de l’Aubois. Elle présente quelques restes de fortifications du moyen âge, mais on n’y découvre aucun vestige d’une antiquité plus reculée. Chercher Gorgobina plus bas et sur la rive gauche de la Loire est impossible, puisque, d’après César, les Boïens avaient été établis sur le territoire des Éduens et que la Loire formait la limite entre les Éduens et les Bituriges. Si l’on est réduit à faire des conjectures, il faut au moins admettre comme incontestable ce que César avance.

    Le village de Saint-Parize-le-Châtel convient mieux. Il est à 8 kilomètres environ au nord de Saint-Pierre-le-Moutier, à peu près vers le milieu de l’espace compris entre la Loire et l’Allier ; il occupe le centre d’une ancienne agglomération d’habitants, que Guy Coquille, à la fin du xvie siècle, désigne sous le nom de bourg de Gentily, et que les chroniques appelèrent, jusqu’aux xiiie et xive siècles, Pagus gentilicus ou bourg des gentils. L’histoire de ce peuple a cela d’extraordinaire que, tandis que toutes les nations voisines, de l’autre côté de l’Allier et de la Loire, avaient, dès le ive siècle, accepté l’Évangile, lui seul demeura dans l’idolâtrie jusqu’au vie siècle. Ce fait ne peut-il pas s’appliquer à une tribu dépaysée, comme l’étaient les Boïens, et qui devait conserver plus longtemps intactes ses mœurs et sa religion ? Une tradition ancienne constate, dans les environs de Saint-Parize, l’existence, à une époque très-ancienne, d’une ville considérable détruite par un incendie. Quelques rares substructions