Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/266

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se dirigea, par le territoire fertile des Bituriges, vers Avaricum (Bourges), le plus grand et le plus fort oppidum de ce peuple. La prise de cette place devait, pensait-il, le rendre maître de tout le pays[1].


Siège d’Avaricum

IV. Vercingetorix, après tant de revers essuyés successivement à Vellaunodunum, à Genabum, à Noviodunum, convoque un conseil, où il démontre la nécessité d’adopter un nouveau genre de guerre. Avant tout il faut, selon lui, profiter de la saison et de la nombreuse cavalerie gauloise pour intercepter aux Romains les vivres et les fourrages, sacrifier les intérêts particuliers au salut commun, incendier les habitations, les bourgs et les oppidums qu’on ne pourrait pas défendre, enfin porter la dévastation depuis le territoire des Boïens jusqu’aux lieux où l’ennemi peut étendre ses incursions. Si c’est là un sacrifice extrême, il n’est rien en comparaison de la mort et de l’esclavage.

Cet avis unanimement approuvé, les Bituriges livrèrent aux flammes en un seul jour plus de vingt villes ; les pays voisins imitèrent leur exemple. L’espoir d’une victoire prochaine fit supporter avec résignation ce douloureux spectacle. On délibéra si Avaricum ne subirait pas le même sort, les Bituriges supplièrent d’épargner l’une des plus belles villes de la Gaule, ornement et boulevard de leur pays ; « la défense en serait facile, ajoutaient-ils, à cause de sa position presque inaccessible. » Vercingetorix, d’abord d’une opinion contraire, finit par céder à ce sentiment général de pitié, confia la place à des hommes capables de la défendre, et, suivant César à petites journées, alla établir son camp dans un lieu protégé par des bois et des marais, à seize milles d’Avaricum[2] (à 2 kilomètres au nord de Dun-le-Roi, au confluent de l’Auron et du Taisseau).

  1. Guerre des Gaules, VII, xiii.
  2. Les archéologues ont prétendu trouver des traces encore existantes du