Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/265

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romaine fut envoyée aussitôt au-devant de l’ennemi ; ébranlée au premier choc, elle commençait à céder ; mais bientôt, soutenue par environ quatre cents cavaliers germains, à la solde de César depuis le commencement de la campagne, elle mit les Gaulois en pleine déroute. Cette défaite ayant de nouveau jeté la terreur dans la ville, les habitants livrèrent les instigateurs du soulèvement, et se rendirent. De là César

    romaine dont on a retrouvé, depuis quelques années, de nombreuses substructions. Il est probable que cette ville gallo-romaine aura succédé à un grand centre de population gauloise, car les Bituriges ont dû nécessairement occuper sur leur territoire un point si admirablement fortifié par la nature et qui commandait le cours de la Loire, ligne de démarcation entre eux et les Éduens. La ville actuelle semble s’être renfermée dans les limites mêmes de l’oppidum ancien : elle a la forme d’une ellipse de 7 à 800 mètres de longueur sur une largeur de 500 mètres environ, pouvant contenir une population de 4 à 5 000 habitants. À Sancerre, il y avait aussi, à l’extrémité d’une des rues, vers le nord, une porte nommée porte de César, démolie au commencement du xixe siècle. En adoptant Sancerre, tous les mouvements du commencement de la campagne de 702 s’expliquent avec facilité. Cette ville est à 46 kilomètres de Gien, 48 kilomètres du Bec-d’Allier, distances à peu près égales, de sorte que Vercingetorix et César, partant presque en même temps de deux points opposés, ont pu se rencontrer sous ses murs. Sa position élevée permettait au regard de s’étendre au loin vers le sud, dans la vallée de la Loire, par laquelle les habitants auraient vu arriver la cavalerie de Vercingetorix. César pouvait occuper avec son armée les hauteurs de Verdigny ou de Saint-Satur, au nord de Sancerre. Un engagement de cavalerie a pu avoir lieu dans la vallée de Saint-Satur ou dans la plaine entre Ménétréol et Saint-Thibaud. Le capitaine d’état-major Rouby a visité avec le plus grand soin les lieux dont nous venons de parler.

    César, après la reddition de Noviodunum, se dirige vers Bourges. Vercingetorix le suit à petites journées (minoribus itineribus). Le général romain ayant Bourges devant lui et une armée ennemie sur sa gauche, marche lentement et avec précaution. Il a peut-être mis trois ou quatre jours à faire les 45 kilomètres qui séparent Sancerre de Bourges. Enfin, après avoir reconnu l’emplacement d’Avaricum, il a dû traverser les marais de l’Yèvre, à 3 ou 4 kilomètres de cette ville, pour venir prendre position au sud-est de l’oppidum, dans cette partie qui n’était pas entourée par la rivière et les marais, et n’offrait qu’un étroit passage. Quant à Vercingétorix, il suit, ou plutôt côtoie, l’armée romaine, en se plaçant sur sa gauche et en conservant toujours ses communications avec Avaricum, hésitant s’il la livrerait aux flammes.