Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/276

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de la guerre, et parvient à les convaincre de la nécessité de retrancher leur camp à la manière des Romains, afin de se mettre à l’abri des surprises.

La constance de Vercingetorix, après un si grand revers, et la prévoyance dont il avait fait preuve en conseillant, dès le commencement de la guerre, de brûler, et plus tard d’abandonner Avaricum, accrurent encore son influence. Les Gaulois fortifièrent donc, pour la première fois, leur camp, et leur courage se raffermit tellement qu’ils furent prêts à supporter toutes les épreuves.

Fidèle à ses engagements, Vercingetorix mit tout en œuvre pour gagner à sa cause les autres États de la Gaule et pour séduire les chefs par des présents et des promesses ; à cet effet, il leur envoya des affidés zélés et intelligents. Il fit habiller et armer de nouveau les hommes qui s’étaient enfuis d’Avaricum, et, pour réparer ses pertes, il exigea des divers États un contingent à époque fixe et des archers, qui étaient en grand nombre dans la Gaule. En même temps Teutomatus, fils d’Ollovicon, roi des Nitiobriges, dont le père avait reçu du sénat le titre d’ami, vint le joindre avec une cavalerie nombreuse, levée dans son pays et dans l’Aquitaine. César séjourna quelque temps à Avaricum, où il trouva de grands approvisionnements et où l’armée se remit de ses fatigues[1].


Arrivée de César à Decetia et marche vers l’Auvergne.

V. L’hiver allait finir, et la saison invitait à continuer les opérations militaires. Comme César se disposait à marcher vers l’ennemi, soit pour l’attirer hors des marais et des bois, soit pour l’y enfermer, les principes des Éduens vinrent le prier de mettre un terme à des dissensions qui menaçaient de dégénérer chez eux en guerre civile. « La situation était des plus graves. En effet, d’après les anciens usages, l’au-

  1. Guerres des Gaules, VII, xxxii.