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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/286

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dans le pays, sont contraints de sortir de Cabillonum (Chalon-sur-Saône). On leur promet une sauvegarde ; mais, à peine en chemin, ils sont assaillis et dépouillés. Ils se défendent, et leur résistance, qui dure pendant vingt-quatre heures, attire contre eux une plus grande multitude. Cependant, dès que les Éduens apprennent la soumission de leurs troupes, ils mettent tout en œuvre pour obtenir leur pardon ; ils ont recours à Aristius, rejettent sur un petit nombre la cause du désordre, font rechercher, pour les rendre, les biens pillés, confisquent ceux de Litavicus et de ses frères, et envoient des députés à César pour se justifier. Leur but, en agissant ainsi, était d’obtenir la libre disposition de leurs troupes, car la conscience de leur trahison, et la crainte du châtiment les faisaient au même moment conspirer en secret avec les États voisins.

Quoique informé de ces menées, César reçut leurs députés avec bienveillance, leur déclara qu’il ne rendait pas la nation responsable de la faute de quelques-uns, et que ses sentiments pour les Éduens n’étaient pas changés. Néanmoins, comme il prévoyait une insurrection générale de la Gaule, qui l’envelopperait de tous les côtés, il songea sérieusement à abandonner Gergovia, et à opérer de nouveau la concentration de toute son armée ; mais il lui importait que sa retraite, causée par la seule crainte d’une défection générale, ne ressemblât pas à une fuite.

Au milieu de ces préoccupations, les assiégés lui offrirent une chance favorable dont il voulut profiter. S’étant rendu au petit camp pour visiter les travaux, il s’aperçut qu’une colline (sans doute la colline A, faisant partie du massif de Risolles, voir planche 21), dont les masses ennemies dérobaient presque la vue les jours précédents, était dégarnie de troupes. Étonné de ce changement, il en demanda la cause aux transfuges qui chaque jour venaient en foule se rendre à lui. Tous s’accordèrent à dire, comme ses éclai-