Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/295

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

abattre la jactance des Gaulois comme pour raffermir le courage des siens, César quitta Gergovia et se dirigea vers le pays des Éduens. Ce mouvement de retraite n’attira pas les ennemis à sa poursuite ; il arriva le troisième jour (c’est-à-dire le second jour de marche, à partir de l’assaut de Gergovia) sur les bords de l’Allier, reconstruisit un des ponts, sans doute à Vichy, et s’empressa de passer la rivière, afin de la mettre entre lui et Vercingetorix.

Là, Viridomare et Eporedorix lui exposèrent la nécessité de leur présence chez les Éduens afin de maintenir le pays dans l’obéissance et d’y devancer Litavicus, parti avec toute la cavalerie pour le soulever. Malgré les preuves nombreuses de leur perfidie, et la pensée que le départ de ces deux chefs hâterait la révolte, il ne crut pas devoir les retenir, voulant éviter jusqu’à l’apparence de la violence ou de la crainte. Il se borna à leur rappeler les services rendus par lui à leur pays, et l’état de dépendance et d’abaissement d’où il les avait tirés pour les élever à un haut degré de puissance et de prospérité, puis il les congédia et ils se rendirent à Noviodunum (Nevers). Cette ville des Éduens était située, sur les bords de la Loire, dans une position favorable. Elle renfermait les otages de la Gaule, les subsistances, le trésor public, presque tous les bagages du général et de l’armée, enfin un nombre considérable de chevaux achetés en Italie et en Espagne. Eporedorix et Viridomare y apprirent, à leur arrivée, le soulèvement du pays, la réception de Litavicus dans l’importante ville de Bibracte par Convictolitavis et une grande partie du sénat, ainsi que les démarches tentées pour entraîner leurs concitoyens dans la cause de Vercingetorix. L’occasion leur paraît propice, ils massacrent les gardiens du dépôt de Noviodunum et les marchands romains, se partagent les chevaux et l’argent, brûlent la ville, envoient les otages à Bibracte, chargent sur des bateaux tout le blé qu’ils peuvent emporter, et détruisent le reste par l’eau et le