Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/301

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légions voulaient la traverser sur trois points, et que, troublées par la défection des Éduens, elles étaient décidées à se frayer de vive force un chemin par la rive gauche[1]. Camulogène partagea aussi ses troupes en trois corps : il laissa l’un en face du camp romain ; envoya le second, moins nombreux, dans la direction de Melodunum[2], avec ordre de régler sa marche sur celles des barques qui remontaient la Seine, et, à la tête du troisième, se porta à la rencontre de Labienus.

Au lever du soleil, les Romains avaient passé le fleuve, et l’armée ennemie parut en bataille. Labienus exhorte ses soldats à se rappeler leur ancienne valeur, tant de glorieux exploits, et à se croire, en allant au combat, sous les yeux de César, qui les a menés si souvent à la victoire ; puis il donne le signal. Dès le premier choc, la 7e légion, placée à l’aile droite, enfonce les ennemis ; mais à l’aile gauche, quoique la 12e légion eût transpercé de ses pilums les premiers rangs, les Gaulois se défendent avec acharnement, et pas un ne songe à fuir. Camulogène, au milieu d’eux, excite leur ardeur. La victoire était encore balancée, lorsque les tribuns de la 7e légion, informés de la position critique de l’aile gauche, portent leurs soldats sur les derrières de l’ennemi, et viennent le prendre en queue. Les barbares sont enveloppés, cependant aucun ne lâche pied ; tous se font tuer, et Camulogène périt avec eux. Les troupes gauloises laissées en face du camp de Labienus étaient accourues dès la première nouvelle du combat, et avaient occupé une colline (probablement celle de Vaugirard) ; mais elles ne sou-

  1. Vous n’avons pas reproduit ces mots, fugam parare, parce que ce passage nous a toujours paru inintelligible. Comment, en effet, les Gaulois, en voyant les Romains prêts à passer la Seine de vive force, pouvaient-ils croire à une fuite de leur part ?
  2. Quelques manuscrits portent Metiosedum, version tout à fait incorrecte, suivant nous.