Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/303

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

limitrophes de la Province romaine, de lever 10 000 fantassins, leur envoie 800 chevaux, et donne le commandement de ces troupes au frère d’Eporedorix, avec ordre de porter la guerre chez les Allobroges. D’un autre côté, il fait marcher contre les Helviens les Gabales et les habitants des cantons arvernes limitrophes ; il charge les Rutènes et les Cadurques de ravager le pays des Volces-Arécomices. En même temps il cherche à gagner secrètement les Allobroges, dans l’espérance que le souvenir de leurs anciennes luttes contre les Romains n’est pas encore effacé. Il promet à leurs chefs de l’argent, et à leur pays la souveraineté sur toute la Narbonnaise.

Pour parer à ces dangers, vingt-deux cohortes, levées dans la Province et commandées par le lieutenant Lucius César[1], devaient de tous côtés faire face à l’ennemi. Les Helviens, fidèles aux Romains, attaquèrent de leur propre mouvement leurs voisins en rase campagne ; mais, repoussés avec perte, et ayant eu à regretter la mort, de leurs chefs, entre autres celle de C. Valerius Donnotaurus, ils ne se hasardèrent plus hors de leurs murailles. Quant aux Allobroges, ils défendirent leur territoire avec ardeur en plaçant le long du Rhône un grand nombre de postes. La supériorité des Gaulois en cavalerie, l’interruption des communications, l’impossibilité de tirer des secours de l’Italie ou de la Province, engagèrent César à demander aux peuples germains au delà du Rhin, soumis les années précédentes, de la cavalerie et de l’infanterie légère accoutumées à combattre entremêlées. À leur arrivée, ne trouvant pas les cavaliers assez bien montés, il leur distribua les chevaux des tribuns, même ceux des chevaliers romains et des volontaires (evocati)[2].


  1. Voir l’Appendice D.
  2. Guerre des Gaules, VII, lxv. — On appelait evocati les anciens soldats qui, après avoir servi, revenaient volontairement dans les rangs de l’armée.