Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/311

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colline voisine, sous la garde de deux légions, poursuivit l’ennemi tant que le jour le permit, lui tua environ trois mille hommes de l’arrière-garde, et campa le surlendemain devant Alesia[1]. Après avoir reconnu la position de la ville, et profitant de la démoralisation de l’ennemi, qui, ayant placé sa principale confiance dans la cavalerie, était consterné de sa défaite, il résolut d’investir Alesia et exhorta ses soldats à supporter avec constance les travaux et les fatigues.

Alise-Sainte-Reine, dans le département de la Côte-d’Or, est, sans aucun doute, l’Alesia des Commentaires. L’examen des raisons stratégiques qui ont déterminé la marche de

    hauteurs de Sacquenay, ont fait retrouver les vestiges d’une voie romaine qui, partant de Thil-Châtel, à 13 kilomètres en arrière de Sacquenay, se dirigeait, par Avelanges, sur le hameau de Palus, où elle s’embranchait avec la route de Langres à Alise. On peut donc admettre que Vercingetorix fit filer ses bagages, sur ses derrières jusqu’à Thil-Châtel, où ils prirent la route de Palus.

    La voie romaine de Langres à Alise, qui indique sans aucun doute la direction suivie par les deux armées, a été reconnue, presque dans toute son étendue, par le commandant Stoffel. Aujourd’hui encore, sur les territoires de Fraignot, Salives, Échalot, Poiseul-la-Grange, les habitants l’appellent Chemin des Romains ou Voie de César.

  1. On lit (Guerre des Gaules, VII, lxviii) : Altero die ad Alesiam castra fecit. Nous avons déjà cherché à établir que les mots altero die doivent se traduire par le surlendemain et non pas par le lendemain (voir ci-dessus, page 246, note 1). César a donc marché deux jours pour se rendre du champ de bataille à Alesia.

    L’étude du pays confirme pleinement l’interprétation que nous donnons de l’expression altero die. En effet, au nord et à l’est d’Alise-Sainte-Reine (Alesia), à moins de deux journées de marche, le pays est tellement coupé et accidenté, qu’aucune bataille de cavalerie n’y est possible. Il conserve ce caractère jusqu’à 55 ou 60 kilomètres d’Alise, à l’est de la route de Prauthoy à Dijon, où il devient plus facile et plus ouvert. Le champ de bataille de la Vingeanne, que nous regardons comme le véritable, est à 65 kilomètres d’Alise : en supposant que, le jour de sa victoire, l’armée romaine ait poursuivi les Gaulois sur un espace de 15 kilomètres, elle aurait eu à parcourir, les deux jours suivants, avant d’arriver à Alesia, une distance de 50 kilomètres, c’est-à-dire 25 kilomètres par jour.