Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/323

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Sur les versants nord de la montagne de Flavigny (au point marqué J. C. planche 25), César avait choisi le lieu le plus convenable pour observer chaque incident de l’action, et envoyer des secours aux endroits les plus menacés. Des deux côtés on était convaincu que le moment des efforts suprêmes était arrivé. Si les Gaulois ne forcent pas les lignes, ils n’ont plus d’espoir de salut ; si les Romains l’emportent, ils atteignent le terme de leurs travaux. C’est surtout aux retranchements situés sur les pentes du mont Réa que les Romains courent le plus grand danger, car la position dominante de l’ennemi lui donne un immense avantage (iniquum loci ad declivitatem fastigium, magnum habet momentum). Une partie des assaillants lance des traits ; une autre s’avance formant la tortue ; des troupes fraîches relèvent sans cesse les soldats fatigués. Tous s’empressent à l’envi de combler les fossés, de rendre inutiles, en les couvrant de terre, les défenses accessoires, et d’escalader le rempart. Déjà les armes et les forces manquent aux Romains. Informé de cette situation, César envoie Labienus à leur secours, avec six cohortes, et lui ordonne, si les troupes ne peuvent se maintenir derrière les retranchements, de les en retirer et de faire une sortie, mais seulement à la dernière extrémité. Labienus, campé sur la montagne de Bussy, descend des hauteurs pour se porter vers le lieu du combat. César, passant entre les deux lignes, se rend dans la plaine, où il encourage les soldats à tenir ferme, car ce jour, cette heure, décideront s’ils doivent recueillir le fruit de leurs précédentes victoires.

Pendant ce temps les assiégés, ayant renoncé à forcer les redoutables retranchements de la plaine, se dirigent contre les ouvrages situés au bas des hauteurs escarpées de la

    hommes les plus courageux pour en former le corps de 60 000 hommes qui opéra le mouvement tournant ; les autres, peu aguerris et peu redoutables, lancés contre les retranchements de la plaine, furent facilement repoussés.