Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/347

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partie opposée de la Gaule (dans les pays situés entre la Creuse et la Vienne), où l’on disait que plusieurs peuples étaient en armes, et où le lieutenant Caninius Rebilus, qui commandait avec deux légions, ne paraissait pas assez fort[1] ; enfin il prescrivit à Labienus de venir de sa personne le rejoindre, et d’envoyer dans la Cisalpine la 15e légion[2], que celui-ci avait sous ses ordres, afin d’y protéger les colonies de citoyens romains contre les incursions subites des barbares, qui avaient attaqué, l’été précédent, les Tergestins (habitants des environs de Trieste).

Quant à César, il se rendit avec quatre légions sur le territoire des Éburons pour le ravager ; comme il ne pouvait pas s’emparer d’Ambiorix, toujours errant, il crut devoir mettre tout à feu et à sang, persuadé que ce chef n’oserait jamais revenir dans un pays sur lequel il aurait attiré une si terrible calamité : les légions et les auxiliaires furent chargés de cette exécution. Ensuite il dirigea Labienus, avec deux légions, chez les Trévires, qui, toujours en guerre avec les Germains, n’étaient jamais maintenus dans l’obéissance que par la présence d’une armée romaine[3].


Expédition contre Dumnacus.

V. Pendant ce temps, Caninius Rebilus, qui avait été d’abord désigné pour aller chez les Rutènes, mais que des insurrections partielles avaient retenu dans la région située entre la Creuse et la Vienne, apprit que de nombreuses bandes ennemies se réunissaient chez les Pictons ; il en était informé par des lettres de Duratius, leur roi, qui, au milieu

  1. Rebilus n’avait d’abord qu’une légion ; nous croyons, avec Rustow, que la 10e, qui séjournait à Bibracte, était venue le rejoindre. Il est dit (VII, xc) que Rebilus avait été envoyé chez les Rutènes ; mais il résulte d’un passage d’Orose (VI, xi) « qu’il fût arrêté en route par une multitude d’ennemis et courut les plus grands dangers. » Il resta donc près du pays des Pictons, où Fabius vint à son secours.
  2. Quelques manuscrits portent à tort le n° 12.
  3. Guerre des Gaules, VIII, xxv.