Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/348

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de la défection d’une partie de son peuple, était resté invariablement fidèle aux Romains. Il partit aussitôt pour Lemonum (Poitiers). En route, des prisonniers lui firent connaître que Duratius y était enfermé et assiégé par plusieurs milliers d’hommes sous les ordres de Dumnacus, chef des Andes. Rebilus, à la tête de deux faibles légions, n’osa pas se mesurer avec l’ennemi, il se contenta d’établir son camp dans une forte position. À la nouvelle de son approche, Dumnacus leva le siège, et marcha à la rencontre des légions. Mais, après plusieurs jours d’inutiles tentatives pour forcer leur camp, il revint attaquer Lemonum.

Sur ces entrefaites, le lieutenant Caius Fabius, occupé à pacifier plusieurs peuples, apprit de Rebilus ce qui se passait dans le pays des Pictons ; il se porta sans retard au secours de Duratius. L’annonce de la marche de Fabius enleva à Dumnacus tout espoir de faire face en même temps aux troupes enfermées dans Lemonum et à l’armée de secours. Il abandonna de nouveau le siège en toute hâte, croyant qu’il ne serait pas en sûreté s’il ne mettait la Loire entre lui et les Romains ; mais il ne pouvait passer ce fleuve que là où il existait un pont (à Saumur). Avant de s’être réuni à Rebilus, avant même d’avoir aperçu l’ennemi, Fabius, qui venait du nord et avait fait diligence, ne douta point, d’après les renseignements des gens du pays, que Dumnacus, effrayé, n’eût pris la route qui menait à ce pont. Il s’y dirigea donc avec ses légions, précédées, à une courte distance, par sa cavalerie. Celle-ci surprit en marche la colonne de Dumnacus, la dispersa et retourna au camp chargée de butin.

Le lendemain, pendant la nuit, Fabius envoie de nouveau sa cavalerie en avant avec ordre de retarder la marche de l’ennemi, de manière à donner le temps à l’infanterie d’arriver. La rencontre a lieu bientôt entre les deux cavaleries ; mais l’ennemi, ne croyant avoir affaire qu’aux troupes de la