Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/350

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forte, autrefois sous la dépendance de Lucterius, qui ne tarda pas à en soulever les habitants.

Rebilus parut aussitôt devant la ville, qui, entourée de tous côtés de rochers escarpés, était, même non défendue, d’un accès difficile à des hommes armés. Sachant qu’elle renfermait une telle quantité de bagages que les assiégés n’auraient pu les faire sortir secrètement sans être atteints par la cavalerie et même par l’infanterie, il partagea ses cohortes en trois corps et établit trois camps sur les points les plus élevés. (Voir planche 31.) Ensuite, autant que le permettait le petit nombre des cohortes, il fit travailler à une contrevallation. À la vue de ces dispositions, les assiégés se rappelèrent le désastre d’Alesia, et craignirent un semblable sort. Lucterius, qui avait été témoin des horreurs de la disette pendant l’investissement de cette ville, se préoccupa surtout des vivres, et, du consentement de tous, laissant 2 000 hommes à Uxellodunum, il partit la nuit avec Drappès et le reste des troupes pour aller s’en procurer.

Au bout de quelques jours ils réunirent, soit de gré, soit de force, de nombreux approvisionnements. Pendant ce temps, la garnison de l’oppidum attaqua à plusieurs reprises les redoutes de Rebilus, ce qui obligea celui-ci d’interrompre le travail de la contrevallation, qu’il n’aurait pu d’ailleurs défendre faute de forces suffisantes.

Drappès et Lucterius vinrent se placer à dix milles de l’oppidum, dans l’intention d’y introduire peu à peu les vivres. Ils se partagèrent les rôles. Drappès resta avec une partie des troupes pour protéger le camp ; Lucterius chercha à faire entrer de nuit des bêtes de somme dans la ville par un sentier étroit et boisé. Le bruit de leur marche avertit les sentinelles. Rebilus, informé de ce qui se passait, fit sortir des redoutes voisines les cohortes, et au point du jour tomba sur le convoi, dont l’escorte fut massacrée. Lucterius,