Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/349

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veille, range son infanterie en bataille pour soutenir ses escadrons, lorsque tout à coup paraissent les légions en ordre de combat. À cette vue, les barbares sont frappés de terreur ; le trouble se met dans la longue file de leurs bagages, et ils se dispersent. Plus de 12 000 hommes furent tués, tous les bagages tombèrent au pouvoir des Romains.

Il ne s’échappa de cette déroute que 5 000 fuyards ; ils furent recueillis par le Sénonais Drappès, le même qui, à la première révolte des Gaules, avait rassemblé une foule d’hommes perdus, d’esclaves, de bannis, de brigands, pour intercepter les convois des Romains. Ils se dirigèrent sur la Narbonnaise avec le Cadurque Lucterius, qui déjà, comme on l’a vu au chapitre précédent (page 242), avait tenté une invasion semblable. Rebilus se mit à leur poursuite avec deux légions, pour éviter la honte de voir la Province souffrir quelque dommage d’un ramassis d’hommes aussi méprisables.

Quant à Fabius, il conduisit ses vingt-cinq cohortes contre les Carnutes et les autres peuples dont les forces avaient déjà été diminuées par l’échec qu’ils venaient de subir avec Dumnacus. Les Carnutes, quoique souvent battus, n’avaient jamais été complètement soumis ; ils donnèrent des otages ; les peuples armoricains suivirent leur exemple. Dumnacus, chassé de son territoire, alla chercher un refuge au fond de la Gaule[1].


Prise d’Uxellodunum.

VI. Drappès et Lucterius, apprenant qu’ils étaient suivis de Rebilus et de ses deux légions, renoncèrent à pénétrer dans la Province ; ils s’arrêtèrent chez les Cadurques, et, avec leurs bandes, se jetèrent dans l’oppidum d’Uxellodunum (Puy d’Issolu, près de Vayrac), place extrêmement

  1. Guerre des Gaules, VIII, xxxi.