Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/372

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entrait dans la curie ; arrêté par des licteurs et interrogé par le consul A. Gabinius, l’esclave avoua que son maître lui avait ordonné d’assassiner le grand citoyen[1]. Ce projet d’attentat, plus ou moins sérieux, produisit cependant assez d’impression sur Pompée pour l’empêcher pendant longtemps d’aller au Forum et de se montrer en public[2].

Les demandes en faveur de Cicéron se renouvelèrent, et le 4 des calendes de novembre (20 octobre), huit tribuns du peuple, la plupart dévoués à Pompée, proposèrent formellement dans le sénat le rappel de l’exilé. De ce nombre était T. Annius Milon, homme violent, audacieux et sans scrupules, en tout semblable à Clodius, mais son adversaire déclaré. Clodius et son frère, le préteur Appius, parvinrent encore à faire échouer cette motion[3]. Enfin, pour comble d’audace, le fougueux tribun, vers la fin de ses fonctions, osa s’attaquer à César et essaya de faire révoquer les lois juliennes ; mais cette tentative resta impuissante devant l’éclat des succès remportés sur les Helvètes et sur les Germains.

  1. Plutarque, Pompée, li. — Cicéron, Pour Sextius, xxxii ; Sur la réponse des aruspices, xxiii ; Pour Milon, vii. — Asconius, Commentaire sur le discours pour Milon, p. 47, édit. Orelli.
  2. Plutarque, Pompée, li. — Cicéron, Pour Milon, vii. — Asconius, Commentaire sur le discours pour Milon, p. 47, édit. Orelli.
  3. Cicéron, Lettres à Atticus, III, xxiii. — Dion-Cassius, XXXIX, vi.