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CHAPITRE DEUXIÈME.

ÉVÉNEMENTS DE L’AN 697.

Guerre contre les Belges.

I. Les victoires de César avaient éveillé parmi les Gaulois des sentiments d’admiration, mais aussi de défiance ; ils ne voyaient pas sans crainte qu’il avait suffi de six légions pour disperser deux invasions comptant chacune 100 000 combattants. Il y a des succès qui par leur éclat inquiètent même ceux qui en profitent. Presque toute la Gaule assiste avec jalousie à des événements qui prouvent la supériorité des armées permanentes sur des populations sans organisation militaire. Un petit nombre de soldats aguerris et disciplinés, conduits par un grand capitaine, font trembler tous les peuples depuis le Rhin jusqu’à l’Océan, et même les insulaires de la Grande-Bretagne ne se croient plus à l’abri des atteintes de la puissance romaine ; les Belges surtout, fiers d’avoir été jadis les seuls à repousser l’invasion des Cimbres et des Teutons, sentent se réveiller leurs instincts belliqueux. Des excitations venues de l’autre côté du détroit augmentent leur défiance ; elles leur signalent le séjour de l’armée romaine en Franche-Comté comme une menace contre l’indépendance de la Gaule entière. La plus grande partie des peuples compris entre le Rhin, l’Escaut, l’Océan et la Seine, s’agitent, se coalisent et mettent sur pied une armée de 300 000 hommes.

Informé en Italie de ces préparatifs, César lève deux nouvelles légions, rejoint son armée en Franche-Comté, et se décide sur-le-champ à envahir le pays des Belges. Les premiers qui se présentent sur sa route sont les Champenois.