Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/375

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Belges débouchent par toutes les issues de la forêt, traversent les eaux peu profondes de la Sambre, gravissent les pentes abruptes et tombent sur les Romains, qui, surpris et incapables de former leur ligne de bataille, se rangent sans ordre sous les premières enseignes venues ; la confusion est extrême ; César est obligé de mettre l’épée à la main et de se jeter dans la mêlée. Cependant peu à peu le combat se rétablit, le centre et l’aile gauche ont repoussé les assaillants ; celle-ci vient au secours de l’aile droite compromise, les deux légions d’arrière-garde accourent sur le champ de bataille ; alors la victoire se décide pour les Romains, et les peuples du Hainaut sont presque anéantis. Dans cette journée, l’expérience et la valeur d’anciens soldats aguerris sauvent l’armée romaine de l’impétuosité des Belges. Après ce fait d’armes, César se dirige vers Namur, où les habitants de toute la contrée s’étaient renfermés à la nouvelle de la défaite de leurs alliés, et il s’empare de la place.

Pendant qu’il achevait la conquête de la Belgique, un de ses lieutenants, le jeune Publius Crassus, détaché, après la bataille de la Sambre, en Normandie et en Bretagne, soumettait les peuples de ces provinces, de sorte qu’à cette époque la plus grande partie de la Gaule reconnaissait l’autorité de la République : l’éclat des victoires de César était tel que les Ubiens, peuple germain d’au delà du Rhin, établi entre le Main et la Sieg, faisaient parvenir au vainqueur leurs félicitations et l’offre de leurs services.

Avant de partir pour la Cisalpine, César envoya une légion dans le Valais pour châtier les habitants de ces vallées des Alpes qui, au commencement de l’année, avaient attaqué dans leur marche les deux nouvelles légions venues d’Italie ; son but aussi était d’ouvrir des communications faciles avec la Cisalpine par le Simplon et le Saint-Bernard. Mais son lieutenant Galba, après un sanglant combat, fut forcé de se retirer et de prendre ses quartiers d’hiver en