Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/421

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ensuite vers la Tamise. Sur son chemin il rencontra les Bretons, qui, vaincus en deux combats successifs, avaient jeté cependant plus d’une fois le trouble et le désordre dans les rangs des légions, grâce à leurs chariots : ces machines de guerre, mêlées à la cavalerie, répandaient la terreur et déconcertaient la tactique romaine. César força le passage de la Tamise à Sunbury, alla attaquer la citadelle de Cassivellaunus, près de Saint-Albans, et s’en empara. Plusieurs peuplades, situées au sud de ce fleuve, firent leur soumission. Alors, redoutant l’approche de l’équinoxe et surtout les troubles qui pouvaient éclater en Gaule pendant son absence, il regagna le continent.


Dislocation de l’armée. Catastrophe de Sabinus.

II. À peine de retour, il mit ses légions en quartiers d’hiver : Sabinus et Cotta à Tongres ; Cicéron à Charleroy ; Labienus, à Lavacherie sur l’Ourthe ; Fabius, à Saint-Pol ; Trebonius, à Amiens ; Crassus, à Montdidier ; Plancus, à Champlieu, et enfin Roscius dans le pays de Séez. Cette dislocation de l’armée, nécessitée par la difficulté de la nourrir, séparait par de grandes distances les quartiers les uns des autres, qui tous, excepté celui de Roscius, étaient compris dans un rayon de 100 milles.

Comme les années précédentes, César croyait pouvoir se rendre en Italie ; mais la Gaule frémissait toujours sous le joug étranger, et, tandis que les Orléanais massacraient Tasgetius, qui leur avait été donné pour roi depuis trois ans, des événements plus graves se préparaient dans les pays situés entre le Rhin et la Meuse. Les peuples de Liège, conduits par Ambiorix et Cativolcus, se soulèvent et attaquent, à Tongres, le camp occupé par Sabinus et Cotta avec quinze cohortes. Ne pouvant s’en emparer de vive force, ils ont recours à la ruse : ils répandent le bruit du départ de César et de la révolte de toute la Gaule ; ils offrent aux deux lieutenants de les laisser aller, sans obstacles, re-