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une chose inconvenante de paraître en public avec leurs enfants, avant que ceux-ci eussent atteint l’âge de porter les armes[1].

En se mariant, l’homme prenait sur sa fortune une part égale à la dot de la femme. Ces biens, mis en commun, augmentés de leurs produits, revenaient en totalité au survivant. Le mari avait droit de vie et de mort sur sa femme et sur ses enfants[2]. Quand le décès d’un homme considérable inspirait quelque soupçon, les femmes comme les esclaves étaient mis à la question, et brûlés, si leur culpabilité était reconnue. Le luxe de leurs funérailles contrastait avec la simplicité de leur existence. Tout ce que le défunt avait chéri pendant sa vie était jeté dans les flammes après sa mort ; et même, avant la conquête romaine, on y joignait les esclaves et les clients qu’il avait préférés[3].

À l’époque de César, la plupart des peuples de la Gaule avaient pour armes de longues épées en fer, à deux tranchants (σπάθη), renfermées dans des fourreaux pareillement en fer, suspendues au côté par des chaînes. Ces épées étaient généralement faites pour frapper de la taille plutôt que de la pointe[4]. Les Gaulois, en outre, faisaient usage de lances

  1. Guerre des Gaules, VI, xviii.
  2. Guerre des Gaules, VI, xix.
  3. Les Gaulois, ainsi que la plupart des peuples barbares, se représentaient l’autre vie comme semblable à celle-ci. Aussi aux funérailles jetaient-ils dans le bûcher funèbre des lettres qui étaient envoyées à l’adresse du mort, et dont ils s’imaginaient que celui-ci prenait lecture (Diodore de Sicile, V, xxviii).
  4. Tite-Live nous dit (XXXVIII, xvii) que les Gaulois avaient de longues épées (prælongi gladii) et de grands boucliers (vasta scuta). Ailleurs (XXII, xlvi) il remarque que les épées des Gaulois étaient longues et sans pointe (prælongi ac sine mucronibus). — Leurs boucliers étaient longs, étroits et plats (scuta longa, cæterum ad amplitudinem corporum parum lata et ea ipsa plana). (Tite-Live, XXXVIII, xxi). — « Et Biturix longisque leves Suessones in armis. » (Lucain, Pharsale, I, 423). — Diodore de Sicile (V, xxx) dit que les Gaulois avaient des cottes de mailles en fer. Il ajoute : « Au lieu de glaive (ξίφος) ils ont de longues épées (σπάθη) qu’ils portent suspendues le