Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/46

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dont le fer, très-long et très-large, présentait quelquefois la forme ondulée (materis, σαύνιον)[1] ; ils se servaient aussi de javelots légers sans amentum[2], de l’arc et de la fronde ; leurs casques étaient en métal plus ou moins précieux, ornés de cornes d’animaux et d’un cimier représentant quelques figures d’oiseaux ou de bêtes féroces, le tout surmonté d’un panache haut et touffu[3]. Ils portaient un grand bouclier, une cuirasse en fer ou en bronze, ou bien une cotte de mailles, invention gauloise[4]. Les Leuques et les Rèmes étaient renommés pour lancer le javelot[5]. Les Lingons se

    long du flanc droit par des chaînes de fer ou de bronze. Quelques-uns ceignent leurs tuniques de ceintures dorées ou argentées.

    Ils ont des lances (λόγχη ou λογχίς) ayant un fer d’une coudée de long et quelquefois plus encore. Leur largeur atteint presque deux palmes, car la lame de ces saunions (javelot gaulois) n’est pas moindre que celle de notre glaive, et elle est un peu plus longue. De ces lames, les unes sont forgées droites, les autres présentent des courbes ondulées, de sorte que non-seulement elles coupent en frappant, mais, de plus, elles déchirent la blessure quand on les retire. »

  1. Strabon, IV, p. 163, éd. Didot. — Pseudo-Cicéron (Ad Herennium, IV, xxxii) écrit materis.
  2. L’amentum était une petite courroie dans laquelle on passait le doigt du milieu ou même les deux premiers doigts, qui servait à lancer le javelot et en doublait la portée, ainsi que des essais récents l’ont prouvé. Dans la Guerre des Gaules, V, xlviii, il est question d’un Gaulois lançant le javelot avec l’amentum ; mais ce Gaulois était au service romain, ce qui explique son armement perfectionné. Strabon dit que les Gaulois ont des javelots comme les vélites romains, mais qu’ils les lancent avec la main, et non au moyen d’une courroie (Strabon, II, 65, éd. Didot). « Amentum digitis tende prioribus et totis jaculum dirige viribus. » (Sénèque le Tragique, Hippolyte, acte II, scène iv).
  3. Diodore de Sicile, V, xxx.
  4. Diodore de Sicile, V, xxx. — Varron, De lingua latina, V, 116. — Le musée de Zurich possède une cuirasse gauloise formée de longues plaques de fer. Au Louvre et au musée de Saint-Germain il existe des cuirasses gauloises en bronze.
  5. « Optimus excusso Leucus Remusque lacerto. » (Lucain, Pharsale, I, 424).