Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/473

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les populations, malgré la dure leçon de 701, relevaient encore l’étendard de la révolte sous Ambiorix. Toute la contrée fut mise à feu et à sang ; mais on ne put se saisir de la personne de cet ennemi implacable du nom romain.

Les débris des anciennes bandes gauloises s’étaient réunis sur la rive gauche de la Loire, refuge constant des derniers défenseurs de la patrie ; ils montraient encore une énergie capable d’inquiéter les vainqueurs. Ils se joignirent à Dumnacus, chef des Angevins, qui assiégeait, dans Poitiers, Duratius, chef gaulois fidèle aux Romains. Les lieutenants de César, Caninius Rebilus et C. Fabius, obligèrent Dumnacus à lever le siège et défirent son armée.

Pendant ce temps, Drappès de Sens et Lucterius de Cahors, échappés de la dernière bataille, tentèrent d’envahir la Province romaine ; mais, poursuivis par Rebilus, ils se jetèrent dans la place d’Uxellodunum (le Puy d’Issolu), où devait s’éteindre le dernier foyer de l’insurrection. Après un combat heureux pour les Romains au dehors de la place, Drappès tomba en leur pouvoir ; Rebilus et Fabius continuèrent le siège. Mais le courage des assiégés rendait inutiles les efforts des assiégeants. C’est alors que César arriva sur les lieux. Voyant que la place, énergiquement défendue et abondamment approvisionnée, ne pouvait être réduite ni par la force, ni par la famine, il conçut la pensée de priver d’eau les assiégés. À cet effet, une galerie de mine fut conduite jusqu’aux veines de la source qui, seule, fournissait à leurs besoins. Elle tarit instantanément. Les Gaulois, prenant ce fait pour un prodige, crurent y reconnaître la volonté des dieux et se rendirent. César infligea aux héroïques défenseurs d’Uxellodunum un atroce châtiment : il leur fit couper les mains ; cruauté impardonnable, quand même elle eût paru nécessaire !

Ces événements accomplis, il visita, pour la première fois, l’Aquitaine avec deux légions, et vit son autorité par-