Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/522

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quatre en Italie[1]. Dans sa conviction, l’armée n’est point dévouée à César, et elle ne le suivra pas dans ses entreprises téméraires. D’ailleurs oserait-il, avec une seule légion, affronter les forces du sénat ? Avant qu’il ait eu le temps de faire venir ses troupes qui sont au delà des Alpes, Pompée aura rassemblé une armée formidable[2]. Alors le sénat déclare la patrie en danger (c’était le 18 des ides de janvier), mesure suprême, réservée pour les grandes calamités publiques, et le soin de veiller à ce que la République ne reçoive aucun dommage est confié aux consuls, aux proconsuls, aux préteurs, aux tribuns du peuple. Aussitôt tout ce parti, dont l’exaltation a poussé Pompée et le sénat à la guerre civile, se jette sur les dignités, sur les honneurs, sur les gouvernements de provinces comme sur autant de proies. L’Italie est divisée en grands commandements[3], que les chefs principaux se partagent. Cicéron, toujours prudent, choisit la Campanie, comme plus éloignée du théâtre de la guerre. On envoie en Étrurie Scribonius Libon[4] ; sur la côte du Picenum, P. Lentulus Spinther[5] ; P. Attius Varus à Auximum et Cingulum[6] ; en Ombrie, Q. Minucius Thermus[7]. Par une fausse interprétation de la loi qui permet de choisir les proconsuls parmi les magistrats qui ont depuis cinq années résigné leurs fonctions, on partage arbitrairement les provinces consulaires et prétoriennes : on donne la Syrie à Metellus Scipion, la Gaule transalpine à L. Domitius Ahenobarbus, la Cisalpine à Considius Nonianus, la Sicile

  1. Cicéron, Lettres familières, XVI, xii.
  2. Appien, Guerres civiles, II, xxxiv.
  3. Cicéron, Lettres familières, XVI, xi.
  4. Florus, IV, ii.
  5. César, Guerre civile, I, xv. — Cicéron, Lettres à Atticus, VII, xxiii.
  6. César, Guerre civile, I, vii. — Cicéron, Lettres à Atticus, VII, xiii.
  7. César, Guerre civile, I, xii. — Cicéron, Lettres à Atticus, VII, xiii. — Lucain, Pharsale, II, vers 463.