Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/583

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

placer, l’attira à Smyrne dans un piège, le tua et jeta sa tête au pied d’une statue de César, vengeant ainsi son ami, si indignement trahi (Cicéron, Philippiques, XIII, x. — Appien, Guerres civiles, III, xxvi. — Velleius Paterculus, II, lxix. — Dion-Cassius, XLVII, xxix.) Cicéron, dont Trebonius a été le correspondant, stigmatise ce guet-apens, où Antoine voyait la juste punition d’un scélérat et d’un parricide. Il est certain que Trebonius était entré dans la conspiration sans remords, puisque plus tard il écrivait à Cicéron : « Si vous composez quelque chose sur le meurtre de César, ne m’en attribuez pas une faible part. » (Cicéron, Lettres familières, XII, xvi.)


Pendant les années 701 à 705, de nouveaux lieutenants vinrent rejoindre César dans les Gaules : ce furent Minucius Basilus, Antistius Reginus, M. Silanus, Caninius Rebilus, Sempronius Rutilus, Marcus Antonius, P. Vatinius, Q. Calenus et Lucius César.


16. — L. MINUCIUS BASILUS.

L. Minucius Basilus avait pris son nom et son surnom d’un riche Romain qui l’avait adopté. Il s’appelait auparavant L. Satrius. Cicéron le nomme ainsi dans un de ses traités (Des Devoirs, III, xviii), quoique ailleurs (Lettres à Atticus, XI, v) il le désigne par ses nom et surnom. Il devint préteur en 709. (Dion-Cassius, XLIII, xlvii.) Irrité de n’avoir point obtenu, pour sa sortie de charge, la province qu’il convoitait, et de n’avoir reçu de César que de l’argent, il entra dans la conspiration tramée contre le dictateur. (Appien, Guerres civiles, II, cxiii. — Dion-Cassius, XLIII, xlvii.) Quelques mois après, il fut assassiné par ses esclaves, qui se vengèrent ainsi de ce qu’il avait soumis plusieurs d’entre eux au supplice de la castration. (Appien, Guerres civiles, III, xcviii.)


17. — C. ANTISTIUS REGINUS.

On ne possède aucun renseignement sur les antécédents et la fin de ce lieutenant de César. À en juger par son nom, il devait appartenir à la famille des Antistii, d’où sont sortis divers magistrats de la République, et dont plusieurs membres ont perpétué leur mémoire dans des inscriptions.


18. — M. SILANUS.

Marcus Junius Silanus, fils de Servilie, était frère utérin de M. Brutus. Après le meurtre de César, il accompagna son beau-frère Lépide dans sa campagne au nord de l’Italie, et fut envoyé par lui, en 711, à Modène, sans instructions précises (Dion-Cassius, XLVI, xxxviii) ; au grand dépit de Lépide, il passa du côté d’Antoine (Cicéron, Lettres familières, X, xxx, xxxiv.) Antoine ayant été battu, Silanus, qui avait perdu la confiance de Lépide, se rendit en Sicile près