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22. — PUBLIUS VATINIUS.

Le rôle joué par Publius Vatinius avant de devenir lieutenant en Gaule a été exposé dans le cours de cet ouvrage. C’est au sortir de son tribunat qu’il fut employé dans l’armée de César ; mais il avait déjà, après sa questure, servi en Espagne, avec cette même qualité de lieutenant, sous le proconsul C. Cosconius. Menacé par la loi Licinia et Junia, Vatinius revint à Rome et réussit, grâce à l’appui de Clodius, à éviter le procès qui allait lui être intenté. Il échoua dans sa candidature pour l’édilité, figura comme témoin à charge dans le procès de Sextius, où il montra une vive animosité contre l’accusé et contre Cicéron, son défenseur. Des événements importants marquèrent sa préture en 699. Lieutenant de César dans la guerre civile (César, Guerre civile, III, xix), après la bataille de Pharsale, il défendit Brindes contre Lelius (Guerre civile, III, c.) En 706 et 707, il continua à servir dans les rangs des partisans du dictateur, qui lui fit, à la fin de cette dernière année, conférer le consulat pour quelques jours. (Dion-Cassius, XLII, lv. — Macrobe, Saturnales, II, iii.) En 709, il était envoyé par César, avec le titre de proconsul, en Illyrie (Appien, Guerre d’Illyrie, xiii), province d’où il adressa des lettres obligeantes à Cicéron (Lettres familières, V, ix, x.) Après le meurtre du dictateur, les Dalmates s’étant révoltés et ayant fait subir une défaite à un corps considérable de son armée, Vatinius, auquel la fidélité de ses soldats inspirait de la défiance, se retira à Épidamnus et remit sa province, ses légions à M. Brutus (Tite-Live, Epitome, CXVIII. — Velleius Paterculus, II, lxix. — Appien, Guerre d’Illyrie, xiii.) Néanmoins il obtint, à la fin de cette année (711), un triomphe pour ses victoires. On ignore ce qu’il devint par la suite.


23. — Q. FUFIUS CALENUS.

Q. Fufius Calenus, d’une des familles les plus illustres de Rome, la gens Fufia, fut tribun du peuple en 693, et servit alors activement les intérêts de Clodius, accusé d’avoir violé les mystères de la Bonne Déesse. (Cicéron, Lettres à Atticus, I, xiv.) Préteur durant le consulat de César et de Bibulus, il a attaché son nom à une loi judiciaire et servi avec zèle, pendant sa magistrature, les projets de celui dont il devint le lieutenant en Gaule. Il soutint également Clodius dans l’affaire de Milon. Quand la guerre civile éclata, Fufius Calenus alla rejoindre César à Brindes ; il le suivit ensuite en Espagne, en qualité de lieutenant (Lettres à Atticus, IX, v. — César, Guerre civile, I, lxxxvii.) Envoyé plus tard en Épire, il s’empara, avant la bataille de Pharsale, des principales villes de la Grèce. En 707, il devint consul avec Vatinius (Dion-Cassius, XLII, lv), se rangea, après la mort de César, du côté d’Antoine, qu’il défendit contre les attaques de Cicéron (Philippiques, VIII, iv. — Dion-Cassius, XLVI, i à xxviii), et fut son lieutenant pendant les luttes qui suivirent. Il