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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/62

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Ce retranchement, qui n’exigeait que deux à trois jours de travail, était achevé lorsque les députés revinrent, à l’époque convenue, pour connaître la réponse de César.

    augmentent d’élévation ; les escarpements deviennent formidables. — La rive gauche est bordée d’escarpements pareils, et le fleuve coule ainsi entre des berges hautes et abruptes, de toute part infranchissables. Il conserve ce caractère jusqu’à un kilomètre en amont du ravin d’Avril, près de Peney. — Les profils aa et bb donnent une idée des escarpements des rives depuis l’Arve jusqu’au ravin d’Avril. (Voir planche 3.) — Les hauteurs qui, sur la rive droite du Rhône, s’étendent de Vernier à Peney, s’abaissent graduellement de l’un de ces villages vers l’autre, et elles forment, à l’est du ravin d’Avril, un plateau, dont l’élévation au-dessus du lit du fleuve n’est moyennement que de 20 mètres. En face, sur la rive gauche, s’étend le plateau d’Aire-la-Ville. Longueur, 1 700 mètres ; largeur, 700 mètres ; élévation moyenne au-dessus du lit du Rhône, 20 à 25 mètres. Les hauteurs de Peney sont bien disposées pour qu’une armée puisse s’y établir, et le plateau d’Aire-la-Ville permettrait à cette armée, le Rhône une fois franchi, un déploiement facile. Malgré ces avantages, il est certain que les Helvètes ne tentèrent aucune opération de ce côté, car le Rhône coule au pied de talus élevés de 14 à 16 mètres et inclinés d’au moins 45 degrés.

    3° Depuis le plateau d’Aire-la-Ville jusqu’à la pointe d’Épeisses, étendue 6 kilomètres. — En aval des escarpements de Peney, les hauteurs de la rive droite (hauteurs de Russin) forment avec celles de la rive gauche un immense amphithéâtre presque circulaire, dont l’arène serait le terrain représenté en vert sur la planche 3 (diamètre, 1 kilomètre ½). On peut, des hauteurs de Russin, descendre dans la plaine jusqu’à l’eau du fleuve. Le Rhône, dans cette partie, n’a jamais été profond ni rapide. La rive gauche est peu élevée, tout à fait plate en face du moulin de Vert, et le versant des hauteurs qui la dominent est loin d’être impraticable.

    D’après cela, il était possible que les Helvètes parvinssent à traverser le fleuve et à gravir les hauteurs de la rive gauche, si elles n’avaient été ni fortifiées ni gardées. Cette opération présentait le moins de difficultés dans cette partie. Aussi ne saurait-on douter que les Romains la fortifièrent, pour ajouter aux obstacles naturels, insuffisants dans cette étendue. (Voir le profil c c.)

    L’examen attentif des lieux, la découverte de certains accidents de terrain, qu’il est permis de considérer comme des vestiges, conduisent à expliquer de la manière suivante l’expression murum fossamque perducit.

    César profita des hauteurs moyennes au pied desquelles coule le Rhône, pour faire pratiquer dans le versant qui regarde le fleuve, et à partir de la crête, une tranchée longitudinale d’une profondeur telle que la grande paroi avait une élévation de 16 pieds. La terre provenant de l’excavation fut jetée le