Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/63

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Il leur refusa formellement le passage, déclarant qu’il s’y opposerait par tous les moyens.

Cependant les Helvètes et les peuples qui prenaient part

    long de la pente du versant, et la crête fut garnie de palissades. C’est, à proprement parler, un fossé, dont l’escarpe est plus haute que la contrescarpe.

    Les collines de la rive gauche, qui s’élèvent en face de Russin, sont accessibles surtout dans une étendue de 900 mètres, comptés à partir du point où le ravin qui descend d’Aire-la-Ville vient aboutir au fleuve. Elles y forment, entre autres accidents de terrain, une terrasse de 80 mètres de largeur, élevée de 13 à 14 mètres au-dessus de la plaine, et se raccordant avec celle-ci par un talus assez uniforme de 45 degrés.

    Les Romains ont pu en défendre l’accès, au moyen de la tranchée décrite plus haut. Ils l’auront sans doute prolongée jusqu’au point o, où la terrasse cesse et où les hauteurs deviennent impraticables. Elle aurait eu ainsi de 800 à 900 mètres de longueur.

    Si l’on continue à descendre le Rhône, on rencontre, sur la rive gauche, d’abord les escarpements à pic de Cartigny, qui ont 70 à 80 mètres de hauteur, puis des berges abruptes, jusque près d’Avully. Au-dessous de Cartigny, le Rhône entoure une petite plaine, très-peu inclinée vers le fleuve et qui présente un ressaut de terrain vr, de 5 à 6 mètres de hauteur, avec un talus de moins de 45 degrés. La rive étant peu élevée, les Helvètes auraient pu y aborder. Pour les en empêcher, les Romains ouvrirent dans le talus qui fait face au Rhône une tranchée pareille à la précédente. Elle avait 250 mètres de longueur.

    Les hauteurs d’Avully et d’Épeisses laissent entre elles et le fleuve un assez vaste espace, composé de deux parties distinctes. La première est formée de pentes douces depuis Avully jusqu’à un ressaut de terrain qp ; l’autre partie est une plaine comprise entre ce ressaut de terrain et la rive gauche du fleuve. Sur la rive droite, une rivière torrentueuse, la London, débouche dans un terrain plat, nommé la Plaine. Les Helvètes purent y faire des préparatifs de passage et diriger leurs efforts vers la pointe occidentale de la Plaine, vis-à-vis du terrain bas et plat compris entre la rive gauche et l’escarpement qp. Dans cette partie, la rive gauche n’a que 1 mètre et demi à 2 mètres de hauteur. D’ailleurs les pentes d’Avully ne sont pas difficiles à gravir ; donc les Romains durent chercher à barrer le passage de ce côté (Voir le profil brisé def.) L’escarpement qp, tant par sa position que par sa hauteur, est facile à fortifier. Sa longueur est de 700 mètres ; son élévation moyenne au-dessus de la plaine, de 18. Il présente au fleuve un talus de moins de 45 degrés. Les Romains pratiquèrent dans ce talus, le long de la crête, une tranchée formant mur et fossé. Sa longueur était de 700 mètres.

    4° Depuis la pointe d’Épeisses jusqu’aux escarpements d’Étournel, étendue