Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/77

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lerie. À la tête de ses éclaireurs était P. Considius, que ses services antérieurs sous L. Sylla et ensuite sous M. Crassus signalaient comme un homme de guerre expérimenté.

Au point du jour, Labienus occupait les hauteurs, et César n’était plus qu’à 1 500 pas du camp des barbares ; ceux-ci ne soupçonnaient ni son approche ni celle de son lieutenant ; tout à coup Considius vint bride abattue annoncer que la montagne dont Labienus devait s’emparer était au pouvoir des Helvètes ; il les avait reconnus, disait-il, à

    lever et le coucher du soleil, étant divisés en douze parties, en toute saison de l’année, et la nuit de même, il en résulterait qu’en été les heures du jour étaient plus longues qu’en hiver, et vice versa pour les nuits. Galien (De san. tuend. VI, 7) observait qu’à Rome les plus longs jours équivalaient à quinze heures équinoxiales ; or, ces quinze heures ne comptant que pour douze, il arrivait que, vers le solstice, chaque heure était au delà d’un quart plus longue que vers l’équinoxe. Cette observation était ancienne, car elle est consignée dans Plaute ; un de ses personnages dit à un ivrogne : « Tu boirais bien quatre bonnes récoltes de massique en une heure ! » — « Ajoute, répond l’ivrogne, dans une heure d’hiver. » (Pseudolus, v. 1302, éd. Ritschl.). Végèce dit que le soldat doit faire vingt à vingt-quatre milles en cinq heures, et note qu’il s’agit d’heures d’été, qui, à Rome, selon le calcul précédent, équivaudraient à six heures un quart vers l’équinoxe (Mil. I, ix).

    Pline (Hist. nat., VII, lx) remarque « qu’au temps où furent rédigées les Douze Tables on ne connaissait d’autres divisions du temps que le lever et le coucher du soleil, et qu’au dire de Varron le premier cadran solaire public aurait été établi devant le temple de Quirinus, par le consul Papirius Cursor en 461 ; le second fut placé près des rostres, par Valerius Messala, qui le rapporta de Catane en 491, et ce fut en 595 que Scipion Nasica, collègue de M. Popilius Lænas, divisa les heures de la nuit et du jour au moyen d’une clepsydre ou horloge à eau, qu’il consacra dans un édifice couvert. »

    Censorinus (De die natali, xxiii, opuscule daté de l’an 991 de Rome, 238 après Jésus-Christ) répète avec quelques additions les détails donnés par Pline. « Il y a, dit-il, le jour naturel et le jour civil : le premier, c’est le temps qui s’écoule entre le lever et le coucher du soleil ; au contraire la nuit commence au coucher et finit au lever du soleil ; le jour civil comprend une révolution du ciel, c’est-à-dire un jour vrai et une nuit vraie, en sorte que, si l’on dit qu’une personne a vécu trente jours, on doit entendre qu’elle a vécu autant de nuits. »

    « On sait que le jour et la nuit sont partagés en douze heures. Les Romains