Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/78

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leurs armes et à leurs insignes militaires. À cette nouvelle, César, craignant de ne pas être en force contre toute leur armée, avec quatre légions seulement, renonça à ses projets, choisit une solide position sur une colline voisine et s’y rangea en bataille. Labienus, qui avait ordre de ne pas engager le combat avant d’avoir aperçu les troupes de César près du camp ennemi, restait immobile en les attendant. Il faisait grand jour lorsque César apprit que les siens s’étaient rendus maîtres de la montagne, et que les Helvètes avaient levé leur camp. Ils lui échappèrent ainsi, grâce au faux rapport de Considius, qu’une vaine terreur avait aveuglé.

En admettant que les Helvètes aient passé près d’Issy l’Évêque, le mont Tauffrin, qui s’élève à quatre kilomètres à l’ouest de ce village, répond aux conditions du texte. Rien ne s’oppose à ce que Labienus et César aient pu, l’un en occuper le sommet, l’autre s’approcher du camp ennemi jusqu’à 1 500 pas sans être aperçus, et le terrain avoisinant présente des hauteurs qui permettaient à l’armée romaine de se ranger en bataille[1].


Défaite des Helvètes près de Bibracte.

VI. Ce jour-là les Helvètes continuèrent à s’avancer jusqu’à Remilly, sur l’Alène. Depuis le passage de la Saône, ils avaient marché pendant quinze jours environ, ne faisant pas en moyenne plus de onze à douze kilomètres par jour[2]. D’après notre calcul, on devait être arrivé à la fin du mois

    furent trois cents ans sans connaître les heures. Le mot heure ne se trouve pas dans les Douze Tables. On disait alors : avant ou après midi. D’autres divisaient le jour, comme la nuit, en quatre parties, usage qui se conserve dans les armées, où l’on partage la nuit en quatre veilles. » D’après ce qui précède et d’après d’autres données, M. Le Verrier a bien voulu dresser une table, qu’on trouvera à la fin du volume, et qui indique l’accroissement ou la décroissance des heures avec les saisons, et le rapport des veilles romaines avec nos heures actuelles (Voir Appendice B.)

  1. Guerre des Gaules, I, xxii.
  2. On compte de Villefranche à Remilly 170 kilomètres environ.