Page:Louis Pergaud - Les Rustiques nouvelles villageoises, 1921.djvu/138

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prendre ses cliques et ses claques pour le 25 mars prochain.

L’explication qu’ils avaient eue alors avait été des plus orageuses. Cacaine, qui avait passé quelques mois à Paris, avait traité l’autre de sale vautour ; puis on s’était, avec force images, comparé aux animaux les plus disgraciés et les plus mal réputés de la terre. Sur quoi, maître Tournier, exaspéré, avait mis son locataire au défi de trouver au pays quelqu’un qui voulût, même à prix d’or, accepter de l’héberger une nuit à l’écurie et Cacaine, dans un ricanement hautain, pariait mille francs, dont il n’avait d’ailleurs pas le premier écu, qu’il trouverait sans chercher cent logis pour un seul, et qui vaudraient tous mieux que la boîte à puces que l’autre avait eu le front de lui louer pour quarante francs par an.

Il faut croire pourtant que cette dernière affirmation était un peu aventurée, car on était fin février, et, depuis deux mois qu’il s’adressait à ses compatriotes, détenteurs de locaux vacants, Arsène Barit essuyait partout le même refus, accompagné de cette invariable explication :

— Tu es trop mauvaise langue, mon garçon !

Il était de notoriété publique, en effet, à Velrans et aux environs, que le sieur Cacaine n’était pas la perle des locataires ni le modèle des camarades.

Très curieux de son naturel, il était toujours