Page:Louis Pergaud - Les Rustiques nouvelles villageoises, 1921.djvu/186

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plaindre qu’on ne les laisse pas jouer et c’est nous qu’on punira.

— C’est trop vache, pourtant, d’éreinter nos glissades.

— Faut leur fout’ une danse, exigea Camus. J’en ai assez, moi, à la fin, de leurs sales g…, j’veux leur z-i beugner, na !

— Tu seras puni et on n’y gagnera rien.

— Non, voici ce qu’il faut faire, proposa La Crique : Ils se lancent toujours les derniers « pasqu’ils » ont peur qu’on les fasse tomber. Eh bien, on va rester trois ou quatre au-dessus : Camus, moi et deux ou trois autres en disant qu’on ne veut pas luger et quand ils verront, au bout de deux ou trois fois qu’on ne va vraiment pas, ils veulent bien se lancer.

Alors Camus partira de toutes ses forces, les rattrapera et les flanquera par terre ; nous, on arrivera par derrière pour l’aider ; vous autres, vous remonterez vite pour nous retomber encore dessus et quand on sera tous en paquet et qu’ils seront pris dans le tas on leur en foutra pour leur apprendre et on leur fera bouffer de la neige plus qu’à leur saoul.

— Ça y est ti ?

— Ça y est !

Et tout le soir, certaine de sa revanche prochaine, la petite troupe, dans l’air tiédissant, s’amusa follement, doublement heureuse du plai-