Page:Louis Pergaud - Les Rustiques nouvelles villageoises, 1921.djvu/187

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sir présent et de la rossée vengeresse du lendemain.

On se sépara toutes dispositions prises. Ce serait dès le matin, à huit heures moins le quart. Personne ne manquerait à l’appel.

L’on fut se coucher, plein d’espérance.

Mais il est écrit qu’il ne faut jamais se fier à l’avenir, ni compter sur le lendemain. Quand ils furent habillés, au petit jour, l’aurore suivante, les gars de Longeverne constatèrent avec amertume et désolation qu’il faisait trop doux et qu’il pleuvait à verse.

C’était le dégel, le sinistre dégel, avec qui l’on n’avait point tablé. Et devant ce qui avait été la belle glissade, songeant au plaisir perdu et à la raclée justicière, renvoyée encore aux calendes, devant les copains qui faisaient un « blair » de six pieds, Tintin grogna, rageur et amer :

— Vous croyez qu’ils ne sont pas veinards, ces cochons-là !