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LA DISPARITION MYSTÉRIEUSE


« En ces temps-là, la Bourgogne était heureuse »… et la Franche-Comté itou. Des coteaux d’Arbois, de Poligny et de Salins, descendait, chaque automne, avec les cuves pleines, le beau vin couleur peau d’oignon, jailli des grappes de poulsard, et les vignerons à rouge trogne bénissaient le Seigneur dont le bon soleil gorgeait de vie les pampres vigoureux et emplissaient leurs futailles.

Donc, à cette époque que nous ne préciserons pas davantage, dans le temps vivaient, l’un à Salins, l’autre sur les hauteurs du plateau de Cornabeuf, deux vrais amis comme on n’en fait plus guère aujourd’hui, deux vieux camarades que, non seulement avaient unis, dès leur plus tendre enfance, les liens d’un sentiment fraternel, mais que l’Art encore, en ce coin perdu de province, faisait communier fort souvent, sous les espèces de discussions aussi pacifiques que passionnées ; discussions qu’avivait de son feu géné-