Page:Louis XVI - Déclaration du Roi adressée à tous les Français, à sa sortie de Paris, 1791.djvu/10

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par les comités de l’Assemblée, sans la participation du Roi ; tout, jusqu’au moindre réglement de discipline, a été fait par eux ; et s’il reste au Roi le tiers ou le quart des nominations suivant les occasions, ce droit devient à-peu-près illusoire par les obstacles et les contrariétés sans nombre que chacun se permet contre les choix du Roi. On l’a vu encore obligé de refaire tout le travail des officiers-généraux de l’armée, parce que ces choix déplaisoient aux clubs : en cédant ainsi, Sa Majesté n’a pas voulu exposer d’honnêtes et braves militaires, et les exposer aux violences qui auroient sûrement été exercées contre eux, comme on n’en a vu que de trop fâcheux exemples. Les clubs et les corps administratifs se mêlent des détails intérieurs des troupes, qui doivent être absolument étrangers, même à ces derniers, qui n’ont que le droit de requérir la force publique lorsqu’ils pensent qu’il y a lieu à l’employer : ils se sont servis de ce droit, quelquefois même pour contrarier les dispositions du Gouvernement sur la distribution des Troupes ; de manière qu’il est arrivé plusieurs fois qu’elles ne se trouvoient pas où elles devoient être. Ce n’est qu’aux clubs que l’on doit attribuer l’esprit de révolte contre les officiers et la discipline militaire, qui se répand dans beaucoup de régimens, et qui, si on n’y met ordre efficacement, sera la destruction de l’armée.