Page:Louis XVI - Déclaration du Roi adressée à tous les Français, à sa sortie de Paris, 1791.djvu/9

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Ils n’ont, d’un côté aucune grâce à attendre du gouvernement, et de l’autre les manières de punir ou de réprimer leurs fautes, comme elles sont établies par les décrets, ont des formes si compliquées, qu’il faudroit des cas bien extraordinaires pour pouvoir s’en servir ; ce qui réduit à bien peu de chose la surveillance que les ministres doivent avoir sur eux. Ces corps ont d’ailleurs acquis peu de force et de considération. Les sociétés des amis de la Constitution (dont on parlera après), qui ne sont pas responsables, se trouvent bien plus fortes qu’eux, et par-là l’action du gouvernement devient nulle. Depuis leur établissement, on a vu plusieurs exemples que quelque bonne volonté qu’ils eussent pour maintenir le bon ordre, ils n’ont pas osé se servir des moyens que la loi leur donnoit, par la crainte du peuple poussé par d’autres instigations.

» Les corps électoraux, quoiqu’ils n’ayent aucune action par eux-mêmes, et soient restreints aux élections, ont une force réelle par leur masse, par leur durée biennale, et par la crainte naturelle aux hommes, et sur-tout à ceux qui n’ont pas d’état fixe, de déplaire à ceux qui peuvent servir ou nuire.

» La disposition des forces militaires est, par les décrets, dans la main du Roi. Il a été déclaré chef suprême de l’armée et de la marine. Mais tout le travail de formation de ces deux armes a été fait