Page:Louis d Elmont Hallucinations amoureuses 1924.djvu/42

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« Mais je me demande ce que le ministre peut me vouloir. Il m’a quitté hier sans me parler de rien.

— Peut-être est-ce quelque chose qui est survenu ce matin.

— C’est ridicule ! S’il ne me savait pas si près de Paris, il ne m’aurait pas rappelé… Mon Dieu, que c’est contrariant !

— Sans doute… mais, ajouta-telle en souriant, c’est surtout moi qui pourrais me plaindre, moi qui vais rester seule toute la journée… Car j’espère que vous serez de retour ce soir. Je vous attends pour dîner,

— Évidemment, je ne dînerai pas à Paris, vous sachant ici.

— Eh bien ! J’en profiterai pour me reposer en vous attendant.

Le chauffeur revenait bientôt avec l’auto du directeur.

Celui-ci en profita pour partir par la route au lieu d’attendre le train, et il se fit conduire directement au ministère.

viii

Juliette prépare son divorce.


À peine M. Prosper Benoît avait-il quitté sa demeure que sa femme se sentit subitement beaucoup mieux.

Elle n’avait plus, somme toute, à se gêner pour personne, et elle fit ses confidences à sa femme de chambre occasionnelle :

— C’est dommage de le plaquer, dit-elle. Vois-tu, il a tout ce qu’il faut pour être un mari parfait.

« Ah ! Je ne m’étais pas trompée en le choisissant.

« Mais Albert ne veut rien entendre… et Léontine non plus. Ils me feraient tout le temps des histoires. Alors, j’aime mieux encore le divorce, tant que je peux l’obtenir à mon profit.

« Maintenant, ça n’est pas tout ça. Nous n’avons pas le temps de nous amuser, nous autres, on nous attend… et le premier train part pour Paris à 4 h. 35 ; nous avons juste le temps d’aller à la gare.

Juliette revêtit une toilette de voyage et partit accompagnée de Fernande.

En débarquant à Paris, elles se dirigèrent immédiatement vers l’atelier d’Albert où celui-ci les attendait en compagnie de son ami Robert.

Les deux artistes accueillirent leurs petites amies par de grandes démonstrations de gaîté :