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commentaires sur la grammaire esperanto

Esperanto, le présent au passé ou au futur pour donner plus de vivacité à l’expression.

Exemples. — Hier il m’aborde, me tend la main et me dit : je vous attends demain. Hieraŭ li aliras al mi, tendas al mi sian manon kaj diras : mi vin atendas morgaŭ. — Aujourd’hui pleins de vie, nous sommes demain la proie du tombeau. Hodiaŭ plenaj je vivo, ni estas morgaŭ la akiro de l’tombo.

Le présent au lieu de notre imparfait. — S’il s’agit d’une vérité de tous les temps ou d’un fait existant encore au moment où l’on parle, nous employons en français l’imparfait aussi bien que le présent de l’indicatif. En pareil cas, l’Esperanto n’emploie jamais que le présent.

Exemples. — Nous avons su que vous étiez à Lyon depuis huit jours. Ni eksciis, ke vi estas en Ljono de ok tagoj. — Il m’a dit que rien ne guérissait mieux que ce remède. Li diris al mi, ke nenio resanigas pli bone, ol tiu kuracilo. — Je croyais que vous étiez médecin. Mi kredis, ke vi estas kuracisto. — Il nous enseignait qu’il fallait toujours être indulgent. Li instruis nin, ke ĉiam oni devas esti indulga.

L’Esperanto suit sans dérogation aucune ce principe logique. Il emploie toujours le présent, même dans une phrase au passé, si l’action est présente relativement au temps en question.

Exemples. — Tous ceux qui la voyaient pouvaient penser qu’ils voyaient sa mère. Ĉiuj, kiuj ŝin vidis, povis pensi, ke illi vidas la patrinon.

Que pensaient-ils ? Je vois sa mère et non pas : J’ai vu sa mère. Dans leur pensée, le fait de cette vue était bien