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commentaires sur la grammaire esperanto

résout encore cette question d’une manière extrêmement simple :

Invariablement, l’accent tonique repose, en Esperanto, sur l’avant-dernière syllabe du mot. Exemples : mia, tiu, Dio, kie, tiel, io, iam, patro, fenestro, parolo, vaporŝipo, etc., mots dans lesquels l’accent tonique se trouve sur la syllabe en caractères gras.

Par une conséquence naturelle du principe posé ci-dessus, à la remarque 21°, les mots hodiaŭ, ambaŭ, antaŭe, di, morgaŭ, ont l’accent tonique sur la syllabe en caractères gras, qui est bien la pénultième. Prononcer hodiaŭ, ambaŭ, antaŭe, aŭdi, morgaŭ, serait violer du même coup la règle absolument invariable de l’accent tonique, et faire de un mot de deux syllabes et non pas une diphtongue, contrairement à ce qui a été dit à la remarque 21°.

Tout en faisant bien sentir l’accent tonique, il faut prononcer d’une façon très nette, très perceptible la syllabe finale des mots. En d’autres termes, il faut soigneusement se garder de manger cette finale.

La recommandation a d’autant plus d’importance, en Esperanto, que la finale y est révélatrice de l’espèce, du rôle, du nombre, du mode et du temps. Par conséquent, si elle est pour ainsi dire avalée, si elle devient indistincte ou confuse, il peut en résulter une incertitude nuisible à l’intelligibilité. C’est assurément à la prononciation de l’italien que ressemble le plus celle de l’Esperanto, tant au point de vue de l’accent tonique que du son éclatant des voyelles. Mais, observons-le bien, nous parlons ici du bon italien, de l’italien de Rome, et non du Piémontais,