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commentaires sur la grammaire esperanto

rect se trouve transposé de sa place ordinaire, puisqu’il doit naturellement suivre sa préposition.

Si notre esprit en est particulièrement occupé, ou si nous voulons attirer d’une manière spéciale l’attention sur le complément indirect, nous avons toujours le droit de le changer de place. Il faut seulement bien veiller à ce que ce changement ne donne pas à la phrase une clarté moins grande ou une physionomie trop recherchée. Mais nous dirons très bien : Al mi, via patro, vi maltimas respondi tion ĉi!

À plus juste titre pouvons-nous changer la place ordinaire du complément indirect, quand il en résulte plus de liaison et de clarté dans l’expression de la pensée. Sur ce point, la phrase suivante de notre maître à tous, le docteur Zamenhof, nous offre un excellent modèle à imiter : El la dirita regulo sekvas, ke se ni pri ia verbo ne scias ĉu ĝi postulas post si, etc. Grâce au complément indirect el la dirita regulo, l’idée présentée se trouve reliée logiquement à la règle même dont on vient de parler. D’autre part, rien, après le mot sekvas, ne détourne l’esprit de l’idée suivante : ke se ni pri ia verbo ne scias. Les deux parties de la phrase sont donc plus intimement unies, sans rien perdre en clarté. Enfin la place donnée au complément indirect pri ia verbo a permis de mettre ce que nous ignorons immédiatement après le mot lui-même qui parle de notre ignorance. Là encore l’esprit n’a pas été arrêté pendant un certain temps entre la chose ignorée et l’idée même de l’ignorance. La pensée y a gagné plus de liaison logique, et les idées sont restées aussi claires que si el la dirita