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S’arrachant aux douceurs d’une conversation qui les charmait à demi seulement, car la femme du marbrier ne leur laissait point prendre part assez importante au dialogue, Jappeta et Franquetta s’élancèrent dans l’escalier à large rampe de pierre sculptée qui accédait à la demeure du père du nouveau-né.

Sur le palier du premier étage, elles rencontrèrent un homme porteur de plusieurs paquets et qui, jugeant à leur allure qu’elles étaient très-pressées, se rangea pour les laisser passer et aussi pour ne pas être bousculé par elles.

Franquetta poussa sa sœur du coude :

— N’as-tu pas reconnu maître Léonard Pouchot, le syndic de gantiers ? Il est aussi chargé qu’un âne de vendange. Apparemment, c’est lui qui sera parrain. Sais-tu que voilà un marmot qui n’aura pas à se plaindre ? Seul, maître Pouchot était assez riche pour faire convenablement les frais d’un baptême. Et que de présents il apporte ! Nous allons voir tout cela.

Elles montèrent jusqu’au troisième étage.

Bonjour, cousines ; bonjour cousin, furent les premiers mots plusieurs fois échangés entre les nouvelles arrivantes et celui qui venait de leur ouvrir la porte et n’était autre que le père du futur chrétien.

— Ne refermez pas, voici maître Pouchot qui monte ; il ne va pas vite ; il est si embarrassé par tous ses cadeaux. Quand Dieu envoie à naître, il envoie à paître. Enfin, le voilà ; nous allons complimenter Dorothée et admirer son poupon. Tout va bien ?

— Très-bien ! on n’a jamais vu d’enfants si tranquille ; c’est à croire qu’il est en cire.