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VI.

Son attente ne fut pas trop longue. La semaine n’était pas achevée, que le personnage, dont l’arrivée mettait tout le monde en liesse, débarquait à la Sône dans un équipage assez modeste, et suivi seulement d’un serviteur.

Il est vrai que le lendemain une énorme charrette, chargée de caisses de toutes grandeurs, venait décharger dans la cour de la manufacture ce qui constituait le bagage du marquis voyageur.

Mademoiselle Yolande éprouva bien quelque chose comme une déception à la vue du tant désiré marquis Jacques. Et d’abord elle n’avait pu, quelque attention qu’elle eût prêtée à la conversation, connaître l’autre nom, le nom patrimonial du marquis Jacques, car enfin, le marquis Jacques, ce n’est pas un nom…… Puis, le marquis n’était plus un jeune homme ; ce n’était même déjà plus un homme dans la force de l’age. Quoique droit et ferme encore, il n’avait pas besoin de poudre pour blanchir ses cheveux, le temps s’en était chargé. Sans toucher à la décrépitude, c’était un vieillard. Mais quel vieillard ! Quelle majesté sur ce visage où le temps avait déjà frappé son empreinte ! Quelle imposante dignité dans cette attitude ! Quel