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Page:Lourié - La Philosophie de Tolstoï.djvu/152

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aussi joyeuse qu’hier, qu’il ne songe à la classe qu’au moment où elle commence. Jamais de reproche de la part du maître. L’école ne doit ni punir ni récompenser, elle n’en a pas le droit ; sa meilleure police et administration consiste à laisser aux élèves liberté absolue d’apprendre et de s’arranger entre eux comme bon leur semble.

Tolstoï s’insurge également contre l’instruction primaire, contre l’instruction secondaire « avec son latin » et contre l’université avec son « radicalisme ou son matérialisme ». Les universités modernes ont été fondées, en partie, pour les besoins du gouvernement, en partie pour la société, dite supérieure. Les gouvernements réclamèrent des fonctionnaires, des juristes ; pour les préparer, des universités se fondèrent. La société, dite supérieure, réclame aujourd’hui des libéraux sur un certain modèle ; les universités lui en préparent de tels. Le mal est seulement que les vrais besoins du vrai peuple ne sont pas satisfaits.

Les universités officielles sont des établissements qui ne diffèrent en rien des corps de cadets. De même que les corps de cadets préparent des officiers, de même les universités préparent des fonctionnaires. Les écoles supérieures forment non pas des hommes, mais des castes. Les universités modernes, si elles ne sont point absolument libres, n’ont d’autre fondement que l’arbitraire et elles sont aussi monstrueuses que les écoles des monastères.

La société, privilégiée par son université, élève les enfants dans des notions contraires au peuple, à toute la masse du peuple, sans autre justification que son orgueil. C’est dans l’organisation de l’université