arrivé à une simplification suprême de la vie. Sa nouvelle conception de l’art est la résultante naturelle de ses idées. Cette conception est sincère ; nous l’enregistrerons, nous rajouterons à la longue liste des définitions de l’art existantes, nous la discuterons : nous ne l’accepterons pas comme définitive. Nous ne devons jamais accepter aucune forme comme la forme définitive et parfaite du vrai, du bien et du beau. Nous devons monter toujours plus haut, marcher toujours vers l’absolu. L’absolu est peut-être un rêve, mais la recherche de l’absolu remplace souvent l’absolu même.
II
Ainsi, d’après Tolstoï, les métaphysiciens se trompent, en voyant dans l’art la manifestation d’une idée mystérieuse de la beauté ou de Dieu ; l’art n’est pas, non plus, comme le prétendent les esthéticiens physiologistes, un jeu où l’homme dépense son excès d’énergie ; il n’est pas l’expression des émotions humaines par des signes extérieurs ; il n’est pas une production d’objets plaisants ; surtout l’art n’est pas un plaisir : il est un moyen d’union entre les hommes, les rassemblant dans un même sentiment, et par là, indispensable pour la vie de l’humanité et pour son progrès dans la voie du bonheur. L’art est un organe de la vie de l’humanité qui traduit par le sentiment la conscience des hommes. L’art, ajoute Tolstoï, doit donc être accessible à tous. L’art, pour être de l’art, doit avant