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CHAPITRE V


CONCLUSION

I


Toutes les conceptions de Tolstoï, religieuses, sociales, esthétiques, peuvent se résumer en trois mots : Amour, Travail, Solidarité. Le penseur de Iasnaïa-Poliana peut dire avec Cabet :

« Mon principe, c’est la fraternité,
« Ma théorie, c’est la fraternité,
« Mon système, c’est la fraternité,
« Ma science, c’est la fraternité. »

Il engage les individus à devenir meilleurs ; il engage les nations à répondre au vœu de Lamartine : « Peuples, formez une sainte alliance, et donnez-vous la main 1 » ; il fait appel à l’énergie humaine pour acquérir la discipline intérieure ; pour lui, ce n*est que par la morale individuelle qu’on peut atteindre la morale sociale. Tolstoï n’est pas un sceptique. À l’époque où nous vivons, le scepticisme et l’inaction sont des crimes. Le scepticisme des uns l’inaction des autres finiront par lasser la grande majorité du peuple et nous amèneront vers une révolution brutale dont les conséquences seront terribles. Ce n’est que par une action consciente, raisonnée, que nous pouvons arrêter ce flot menaçant.