Page:Lourié - La Philosophie de Tolstoï.djvu/196

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dehors desquelles il n’y a que flétrissure présente et qu’agonie finale : l’amour et la volonté[1]. »

En dépit de notre vie encore à demi barbare, nous devons avoir le ferme espoir d’une vie de paix et de concorde, d’un règne futur de l’harmonie par la justice et la solidarité ! La solidarité n’exclut point la volonté. Être solidaire avec quelqu’un, cela ne veut pas dire que je dois renoncer à ma volonté. Non, cela veut dire simplement que je dois respecter la volonté des autres.

L’homme, chose sacrée pour l’homme, selon l’expression de Sénèque, doit être traité avec le respect qui convient à un être moral.

Il n’y a qu’une seule unification possible pour les hommes, c’est l’unification morale.

Courage, être humain ! « Vise, vise encore le but que tu manques depuis l’éternité. Tu as l’infini de l’espace et l’infini du temps pour ton expérience. Quand on a le droit de se tromper impunément, on est toujours sûr de réussir[2]. » Marche vers un but supérieur, vers une vie nouvelle capable d’éclairer l’humanité souffrante d’un triple flambeau : Amour, Travail, Solidarité !

  1. P. Bourget. Le Disciple.
  2. Renan. Souvenirs, xxi.