car elle indique les moyens d’améliorer la vie et épargne des déceptions trop cruelles. Si la route de la vie humaine est vraiment pleine d’épines morales, il faut au moins les connaître : on lutte mieux contre les dangers prévus.
Nous pouvons ne pas admettre le point de départ de la nouvelle vie de Tolstoï, mais nous devons lui savoir gré d’avoir franchement, loyalement raconté les misères, les contradictions de sa vie, et par là, nous indiquant le chemin que nous devons suivre si nous ne voulons pas aboutir aux mêmes déceptions…
La question que Tolstoï s’est posée à cinquante ans : « Quel est le sens de ma vie ? » est fort simple, elle est dans l’âme de tout être humain ; sans elle la vie est impossible ; les uns, elle les mène à la folie, les autres au suicide ; elle transforme la grande majorité des humains en foule inconsciente et ce n’est qu’une minorité, une petite minorité qu’elle mûrit à la vie consciente, à la vie supérieure…
Les uns prennent comme point de départ de leur vie nouvelle renseignement d’un surhomme, d’un Moïse, d’un Jésus, d’un Bouddha ; les autres, le spectacle sublime de la nature ; mais, que nous importe le point de départ, pourvu que la vie nouvelle qu’on fonde soit vraiment consciente, vraiment pure, vraiment belle ? Il vaut mieux fonder sur un principe chimérique une belle vie, qu’une vie mauvaise sur un beau et sublime principe, comme la majorité des faux chrétiens !
La force des nouvelles théories de Tolstoï, c’est de les avoir mises en pratique. Certes, il se trouvait en