Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/102

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cepté que leur ceinturé était garnie de pistolets, de larges couteaux, et chacun d’eux avait un sabre nu à la main. À cette vue, un nuage de sang me passa devant les yeux, mes jambes fléchirent sous moi ; je croyais ma dernière heure arrivée. Rampant des pieds et des mains, je m’acheminai vers le capitaine, en cet instant de détresse son appui me semblait cher. Nous nous tînmes blottis au milieu des ballots de marchandises, à peu près à vingt pieds de l’ouverture. Il nous était impossible d’aller plus loin, le navire étant comble dans cette partie. Nous respirions à peine, quand nous entendîmes une foule de pirates entrer dans nos cabines et bouleverser tout avec violence. Une voix connue parvint en même temps jusqu’à nous : c’était celle de Than-Sing. Une vive altercation paraissait s’élever entre lui et les pirates. On le sommait sans doute de dire où nous étions, car nous l’entendîmes crier en anglais « Capitaine, capitaine ! où êtes-vous ? en bas ? Répondez ! venez ! venez ! »

Mais personne ne bougeait.

Le capitaine Rooney retournait convulsivement son pistolet dans ses mains, en murmurant qu’il