Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/109

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car le chef des pirates fit observer que si nous avions été Anglais, il nous aurait tous fait égorger sur-le-champ. Il s’informa du nombre d’individus qui étaient à bord, ainsi que des sommes d’argent dont pouvait disposer le capitaine ; si j’étais la femme de M. Rooney. Than-Sing satisfit à toutes ces questions, et dit, relativement à ma personne, que j’étais Française, simple passagère et sans aucun parent ou ami en Chine. Cet excellent homme fit ressortir l’abandon dans lequel je me trouvais, afin d’éloigner de l’esprit des pirates l’idée de ne me rendre la liberté qu’au prix d’une forte rançon.

Le chef de ces bandits ordonna qu’on déliât les mains au capitaine Rooney, et celui-ci eut l’humiliation de l’accompagner dans une visite à l’intérieur du navire. Il se vit dans la nécessité de faire le compte exact des marchandises qui composaient le chargement du Caldera. Nos chambres furent dévalisées les premières ; je vis passer mes bagages, qui allaient disparaître dans leurs jonques ; je soupirai tristement en voyant ces voleurs de mer emporter avec mes malles des objets auxquels j’attachais un prix tout particulier : un de ces barbares